Aussi loin qu'on puisse remonter dans le temps, la culture et l'élevage étaient les principales ressources de la région de Mandres. Même si nous avons très peu de documents sur la période préhistorique, les prospections aériennes, ainsi que les fouilles effectuées dans les environs, montrent que l'agriculture a été prospère dès les temps les plus reculés.
En 53 avant notre ère, les troupes de César envahissent la région de Normandie. Les romains décident de construire une voie qui mènera de Condé-sur-Iton, capitale de la métallurgie de l'époque, au Mans. Cette voie traverse la commune de Mandres du nord au sud.
Le contrôle des pays pays conquis s'appuyait largement sur un système de communication développé et performant. C'est ainsi que les romains ont construit un réseau de voies remarquable.
Durant cette période le latin a progressivement a progressivement remplacé le celtique qui était la langue locale. Le latin, plus ou moins pur, sera la langue parlée à Mandres, pendant près de mille ans, jusqu'au IXème siècle.
La voie romaine d'une largeur de vingt pieds (environ 6 mètres), qui passait à proximité de La Taillerie et suivait ce qui est actuellement la route de la Patinière, sera utilisée toute l'occupation romaine.
Ensuite elle sera progressivement détruite par les villageois qui ont utilisés les pierres qui la constituaient en tant que matériaux de construction.
Aujourd'hui il n'en reste aucune trace si ce n'est son tracé encore visible, notamment au croisement de la route des Roches.
Entre la fin de l'occupation romaine, au Vème siècle, et la mise en place de l'État-civil au début du XVIIème siècle, nous ne disposons que de données extrêmement fragmentaires en ce qui concerne l'Histoire de Mandres.
Même si nous n'avons que peu d'information sur cette période, qui couvre la totalité du moyen âge depuis la fin de la colonisation romaine, les documents disponibles indiquent très clairement que, durant ces mille ans, la vie quotidienne des paysans qui peuplaient Mandres a été très dure et souvent violente. L'important était de survivre dans un environnement hostile.
En 1633 la ville de Verneuil fait face à une épidémie de peste. Les autorités municipales décident de délocaliser leurs réunions à Mandres, probablement dans le résidence du sieur de Trun, qui avait été Maire de Verneuil quelques années auparavant.
L'épidémie de peste ayant été jugulée, les réunions de responsables de Verneuil ne se tiendront plus à Mandres ; qui n'abritera de telles assemblées qu'après la Révolution avec la création du conseil municipal de la commune.
Le 6 août 1746, Anne du Vieux, célibataire, résident à Mandres, fait une déclaration expliquant les conditions dans lesquelles elle a été enceinte. L'intégralité du document, remarquablement calligraphié, figure dans les archives municipales. Cette situation n'était pas rare au XVIIIème siècle. Plusieurs déclarations de grossesse et de naissances d'enfants "illégitimes" sont notifiés dans ces archives.
La révolte d'Anne du Vieux, victime de son innocence, qui ressort très clairement du texte de sa déposition, fait d'elle la première féministe mandraise.
L'édit d'Henri II restera encore en application pendant une quarantaine d'années, et sera abrogé à la Révolution.
Les archives de la mairie de Mandres, qui remontent à 1625, témoignent de la fragilité de la vie des enfants au cours du XVIIème et du XVIIIème siècle.
Nombreux sont ceux qui meurent à la naissance et, parfois, le curé n'a même pas le temps de leur donner le baptême. C'est la matrone qui le fait dans l'urgence. Car il fallait baptiser aussi vite que possible le nouveau-né vivant, sinon son âme errerait pour l'éternité dans les limbes. Donc, aussitôt après la naissance, l'enfantait amené à l'église pour y recevoir ce sacrement. Certains mouraient de froid ou de chaleur en route ou après la cérémonie.
Nos archivent relèvent aussi la trace de nouveau-nés, abandonnés devant l'église, morts ou mourants à la suite de cette exposition, et que le curé baptisait aussitôt. Il leur choisi un prénom, souvent celui du saint du jour de leur découverte, et deux parrains.
Le 1er octobre 1866, le 2ème tronçon de la ligne de Saint-Cyr à Surdon, liant Dreux à L'Aigle, est inauguré.
Au cours du XIXème siècle la population de Mandres connaîtra une décroissance constante. La commune comptait 390 habitants en 1810. Soixante ans plus tard ils ne seront plus que 312 et seulement 200 en 1920.
Entre les deux guerres une importante immigration d'agriculteurs flamands se fixera de manière permanente sur la commune.
Pendant la Seconde Guerre mondiale la commune était occupé par les troupes allemandes. L'école des Roches voisine abritait du matériel. Une compagnie était installée dans le bois des Roches. Les troupes d'occupation avaient réquisitionné ce dont elles avaient besoin, des chevaux, du fourrage, de la nourriture, et se faisaient approvisionner, notamment en eau, par la population locale.
Les informations cités ci-dessus sont extraites du livre Mandres, Histoires d'un village sans histoire, de Marie-Laure Winkler et Gilbert Nicolaon
qu'il me semble important de féliciter et de remercier
pour le fruit de leur travail de très bonne qualité.